Vivre
avec des implants mammaires
Dans
la majorité des cas la sensibilité du sein redevient identique, en
quelques semaines, à celle connue avant l’intervention.
Dans
certains cas il peut survenir une modification de la sensibilité du
mamelon et du sein. Cette sensibilité peut être diminuée ou même
augmentée de façon temporaire ou définitive, de manière uni ou bilatérale.

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Cicatrice
aréolaire d'excellente qualité à 1 mois
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La
sensation tactile de la prothèse varie en fonction de sa position, de
son contenu et de l’épaisseur de la glande mammaire. Ainsi une prothèse
gonflable au sérum physiologique implantée chez une femme ayant très
peu de glande mammaire sera palpable en particulier au bord inférieur
qui n’est souvent pas recouvert par le muscle pectoral. A l’opposé
certaines prothèses en silicone placées derrière le muscle pectoral
donnent un sein très naturel avec une prothèse quasi indécelable, même
pour un médecin.
En
reconstruction après cancer, la prothèse est toujours palpable même
posée en rétro-pectorale du fait de l’absence totale de glande
mammaire.
Il
existe obligatoirement une certaine différence.
Le
sérum physiologique étant un fluide de faible viscosité , la
sensation tactile de l’implant est moins bonne que celle du gel de
silicone qui donne une sensation proche de celle de la glande mammaire.
Pour
les implants gonflables, il est souvent préférable que
l’implant ne soit pas directement sous la glande mais plutôt derrière
le muscle pectoral.
D’autre
part, sur le plan esthétique, le phénomène de vagues ou
plis de l’implant est plus fréquent avec les prothèses gonflables au
sérum.
En
reconstruction le résultat esthétique (pourcentage d’asymétrie )
est souvent considéré comme moins bon avec les implants gonflables au
sérum.
A
ce jour aucune étude (chez l’animal) ne montre de risque tératogène
(malformations du fœtus) avec la silicone.
On
ne retrouve, à ce jour, dans la littérature médicale, aucune
description de cas d’anomalie congénitale chez les bébés des femmes
porteuses d’implants mammaires.
D'une
manière générale, il n'existe pas de contre-indication à
l’allaitement après implantation, quel que soit le type d'implant
L'allaitement peut
toutefois être compromis en cas de voie d'abord sectionnant les
galactophores ou en cas de perturbation de sensibilité aréolaire.
Non,
il n’y a pas de contre-indication à un allaitement chez les femmes
porteuses d’implants mammaires.
Aucune
preuve de relation de cause à effet n’a pu être prouvée
scientifiquement au sujet des troubles digestifs décrits chez certains
bébés allaités par des femmes implantées.
Lorsque
l’implant est introduit par le mamelon la section de certains
galactophores peut rendre l’allaitement plus difficile.
Lors
de l’intervention le chirurgien crée une loge adaptée pour la prothèse.
Il
peut se produire secondairement un déplacement de l’implant
simplement par la gravité, par un effet de chasse de l’implant en
position rétro-musculaire ou
à cause de l’apparition d’une coque contractile.
Ce
problème est plus fréquent avec les implants dits anatomiques dont la
rotation est plus visible. Il est moins fréquent avec certains implants
texturés qui sont moins mobiles dans leur loge.
D’autre
part, il est déconseillé de pratiquer à outrance la musculation des
muscles pectoraux. L’implant risque de se déplacer vers le haut,
chassé par un muscle pectoral trop puissant et devenir plus visible.
Non,
il n’y a pas à proprement parlé de rejet de la prothèse. Mais il
est possible, bien qu’exceptionnel, qu’une exposition de la
prothèse apparaisse au travers de la cicatrice ou de la peau. Ce
type de complication survient souvent à la suite d’une
infection.
L’asymétrie
des deux seins est fréquente avant la pose d’implants mammaires.
Souvent méconnus des patientes elle mêmes.
L’intervention
devra tenter de la corriger ou du moins de l’atténuer. L’asymétrie
peut être secondaire à l’intervention.
L’asymétrie
est plus fréquente en reconstruction mammaire car les causes d’asymétrie
sont nombreuses :
sillon
sous–mammaire effacé, taille de l’implant inadaptée avec asymétrie
de volume de l’implant, particulièrement en cas de prise de poids après
l’intervention génératrice d’une augmentation de taille de
l’autre sein, ou plus simplement en cas de ptôse ultérieure du sein
controlatéral.
En
chirurgie esthétique l’asymétrie peut être due à un déplacement
de l’implant ou une loge initiale insuffisante.
La
survenue d’une contracture capsulaire ou d’un dégonflement sont
susceptibles, quelque soit l’indication, de faire apparaître une asymétrie.
Asymétrie
importante: correction par prothèse sur le sein droit et plastie de réduction
sur le sein gauche.
La
présence d’un implant mammaire peut gêner l’interprétation de
clichés mammographiques.
Le
risque d'un retard de diagnostic de tumeurs dont l'image serait masquée
par celle de l'implant est controversé. Certains auteurs estiment que
ce risque est négligeable car l'imagerie moderne est capable de dépister
les tumeurs sur prothèses à un stade de plus en plus précoce.
D’autres
ont montré les limites de l’imagerie standard chez les patientes
implantées et la nécessité d’avoir recours à des techniques plus
évoluées (mammographie numérisée, IRM) et à des radiologues habitués
à ces clichés.
Il
est utile de préciser que la contracture capsulaire augmente
la difficulté de réalisation des mammographies par le caractère
souvent douloureux, dans ce cas, de l’examen.
Non,
il n’y a pas lieu de réaliser d’examens inutiles, en particulier si
la patiente est jeune et surtout si la prothèse est en place depuis
moins de 10-12 ans.
Au-delà
il est conseillé une surveillance médicale régulière et une
mammographie, en cas de modification du sein, de recherche d’une
rupture asymptomatique (
dans le cas des implants pré-remplis de gel de silicone).
Non,
la question a fait l’objet de nombreuses recherches.
Il
est reconnu et prouvé qu’il n’y a pas de risque de déclencher un
cancer du sein par la présence d’un implant mammaire.
Il
n'a jamais été observé d'augmentation de l'incidence du cancer du
sein chez les femmes implantées.
La
silicone est employée depuis plus de 30 ans et étudiée par des
chirurgiens, des biologistes, des cancérologues et des fabricants
d’implants, tous reconnaissent l’absence de risque de cancer induit
par la silicone.
Les
mêmes implants sont utilisés pour la reconstruction du sein après
cancer et certaines études ont montré qu’il n’y avait pas de différence
de survie chez les patientes reconstruites.
En
revanche la présence d’un implant nécessite un suivi régulier avec
mammographie, surtout après une dizaine d’années. Cet examen
mammographique nécessite un radiologue entraîné et des techniques
appropriées.
13.
Quelle surveillance faut-il
instituer après une implantation mammaire ?
Généralement
il n’y a pas lieu d’instituer une surveillance particulière. Comme
pour toute femme, l’autopalpation des seins doit être pratiquée
mensuellement surtout après les règles. Après une implantation
mammaire il faudra informer votre gynécologue habituel de la présence
des prothèses mammaires.
Après
plus de dix ans d’implantation et pour les prothèses pré-remplies de
gel de silicone il est conseillé de pratiquer une mammographie de
contrôle afin de dépister une rupture asymptomatique. Cet examen sera
aussi réalisé en cas d’une modification quelconque d’un sein
(dureté, forme, douleur).
Après
reconstruction du sein par une prothèse mammaire, en plus de la
surveillance carcinologique habituelle, il est conseillé de consulter
son chirurgien régulièrement. La surveillance mammographique étant
systématique, la découverte d’une rupture asymptomatique est souvent
plus précoce.
Oui,
pour diverses raisons le chirurgien peut être amené à retirer la
prothèse, parfois à la demande de la patiente (anxiété du silicone
).
Dans
de certains cas, l’ablation isolée d’une prothèse peut être réalisée
sous anesthésie locale.
Ce
geste est réalisé le plus souvent sous anesthésie générale, surtout
si l’ablation de la coque et/ou un geste de remodelage du sein sont nécessaires
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